Agriculture biointensive : comment l’appliquer au jardin ?

Agriculture biointensive : comment l’appliquer au jardin ? 

L’agriculture biointensive est une production alimentaire visant la maximisation des rendements tout en restant durable, car basée sur un système auto-fertile ( pas d’intrants exterieurs) et autonome en semences. Développée au 20ème siècle par Alan Chadwick, elle mélange les concepts de  l’agriculture biodynamique et de  maraîchage intensif pratiquée autour de Paris au 19ème siècle, en y apportant une proportion précise des cultures pratiquées et la non-utilisation de semences hybrides. Il est tout à fait possible de s’inspirer de ces techniques pour maximiser l’efficacité de son jardin bio!

Les principes de l’agriculture biointensive

La culture sur buttes avec double-bêchage

C’est le gros du travail qui sera fait en amont, mais il n’y aura plus par la suite à  retravailler la terre. Il faut constituer des buttes orientée Nord-Sud d’une largeur d’ 1,20m, d’une hauteur de 40 cm, espacées par des allées de 30 à 50 cm de large pour travailler sans jamais marcher sur les buttes. Pour former la butte, on pratique le double bêchage qui permet un ameublissement profond (50 cm) du sol et on ajoute la terre de surface des allées.  Voir ici la technique du double bêchage en vidéo (anglais).

La butte doit être de forme convexe pour augmenter l’exposition des feuillages. Par contre pour éviter l’érosion des buttes, il est important de les maintenir avec des planches ou de laisser les mauvaises herbes en bordures pour retenir la terre. Quand celles-ci deviendront trop grandes, vous les réduirez en les coupant.

Couverture des buttes avec matière organique humifiante auto-produits

Une fois les buttes formées, la bonne nouvelle c’est que le seul entretien que vous porterez aux parcelles est sa couverture permanente avec un paillage. Celui-ci permet l’apparition de mauvaises herbes, de limiter les besoins en arrosage de vos cultures, de développer la micro-faune du sol qui va continuer à structurer le sol de façon autonome, et transformer la matière organique en humus. Pour couvrir initialement vos parcelles et pour rajouter si besoin, vous utiliserez compost, résidus de tontes,  BRF et fumier. Une fois les cultures lancées, vous récuperez la biomasse des parties inutilisées de vos cultures.

Un semis et une plantation en quinconce

Ce qui permet de mieux utiliser l’ espace  et d’avoir une densité supérieure, tout en respectant bien sûr les distances de semis/plantation propres à chaque plante. En semant avec une plus grande densité, on obtient une canopée qui entraine un microclimat plus frais et humide à la surface du sol, ce qui limite les besoins en eau et assure une protection naturelle au vent.

Association et rotation des cultures

Ces deux bonnes pratiques jouent un rôle important contre les maladies et les parasites des cultures. Elles sont bien expliquées ici: association des cultures, rotation des cultures.

Une juste proportion des types de cultures

60% de surface pour les plantes à grains: céréales, fèves, sarrasin, quinoa, tournesol, noisetier,etc….  Leurs tiges et leurs feuilles seront réutilisée en couverture et rendu au sol. On ajoute également le topinambour car il produit une biomasse aérienne importante.

30% de surface pour les légumes-racines et bulbes: pomme de terre,  patate douce, ail, oignon, carotte, panais, poireau, échalotte,etc…

10% de surface pour les légumes-feuilles, légumes-fruits: tomate, épinard, choux, poivron, aubergine, etc….

A noter que ces proportions sont calculées dans un but d’auto suffisance alimentaire et de biomasse pour fertiliser les cultures. Il est évidemment possible de les faire varier si vous ajoutez de la biomasse extérieure au potager et en fonction de vos besoins alimentaires.

Autoproduction de semences

Pour des raisons d’indépendance, de meilleure acclimatation des plantes et de sélection des meilleurs plants, ce qui limite les maladies.

Il est important de noter que la productivité des buttes augmentera avec le temps, car le sol mettra plusieurs années avant d’atteindre sa productivité optimum.

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